Le gaz naturel représente approximativement 25 % de la consommation finale d’énergie en Belgique et près de 40% à Bruxelles. Il s’agit donc d’une ressource stratégique pour notre pays.

Nouvelle politique européenne

Avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février 2022, l’Europe a revu sa politique en matière d’approvisionnement en gaz naturel. La volonté stratégique de l’Europe est désormais de réduire le plus possible les importations d’énergie russe et de tendre vers une plus grande indépendance énergétique.

  • En 2021, près de 45 % de l’approvisionnement gazier européen provenait de Russie. 
  • En 2024, cette part ne représentait plus que 19 %

Certains pays restent toutefois forts dépendants du gaz russe, comme la Hongrie (78 % en 2023), la Slovaquie (64 % en 2023) et la Grèce (44 % en 2023).

Mais qu’en est-il de la Belgique ? 

La Belgique, plaque tournante du gaz  

La majorité du gaz que nous consommons en Belgique est importée de Norvège, de France, des Pays-Bas, du Royaume-Uni, de la Russie et du Qatar. En 2024, le gaz russe ne représentait plus que 8,7 % de la consommation belge. 

De plus, notre territoire se trouve au cœur du paysage gazier européen. La Belgique comporte de nombreux points d’interconnexion avec les marchés adjacents. Nous disposons en outre d’un important terminal GNL à Zeebrugge afin d’acheminer du gaz sous forme liquide. 

Nous avons donc un approvisionnement diversifié en gaz naturel, qui nous permet de maintenir une bonne sécurité d'approvisionnement. Le risque de pénurie de gaz naturel est donc relativement faible en Belgique. 

Une solidarité européenne  

Plusieurs mesures   ont été mises en place au niveau européen afin d’améliorer la sécurité d’approvisionnement des pays membres.. 

Ces mesure permettent entre autres :

  • d’acheter conjointement du gaz sur les marchés mondiaux ;
  • de limiter la volatilité des prix du gaz et de l'électricité ;
  • de favoriser la solidarité entre états membres en cas de pénurie critique.

Plan d’urgence fédéral 

Au niveau national belge, le SPF Economie, en collaboration avec la CREG, le Centre fédéral de crise et le gestionnaire de réseau de transport Fluxys, a mis sur pied un plan d'urgence en septembre 2022. 

En cas de risque accru de rupture d’approvisionnement en gaz, le ministre fédéral de l’énergie peut activer ce plan d’urgence en collaboration avec Fluxys. 3 niveaux d’urgence ont été définis  : « alerte précoce », « alerte » et « urgence ».

1. Niveau « Alerte précoce »

Des observations fiables démontrent un risque accru de détérioration de l’approvisionnement en gaz pouvant conduire au déclenchement du niveau d’alerte ou d’urgence.  

2. Niveau « Alerte »

Face au risque accru de pénurie, Fluxys prévoit l’utilisation de réserves opérationnelles de gaz (réserves à Loenhout) et l’achat de gaz. Et/ou un pays frontalier active le mécanisme européen de solidarité.

Les gros consommateurs belges reliés aux réseaux de transport et de distribution (voir point suivant « clients non protégés») recevront un message leur indiquant qu’ils devront réduire temporairement leur consommation en gaz en cas d’activation de la phase d’urgence.  

3. Niveau « Urgence »

L’approvisionnement en gaz vient à manquer et les gros consommateurs pourraient être amenés à devoir réduire temporairement leur consommation à une quantité minimale, afin de notamment sauvegarder l’approvisionnement en gaz des clients protégés.

Trois catégories de consommateurs  

Ce plan est basé sur la définition de trois catégories de consommateurs. 

1. Clients protégés

Les ménages font partie des clients dits « protégés », de même que les services de santé et de secours. En cas de pénurie, il ne leur sera a priori demandé de réduire leur consommation de gaz que sur base volontaire, sauf en cas de « situation extrême ». 

2. Clients « prioritaires » 

Les centrales électriques au gaz, les sites Seveso, les infrastructures critiques. Ils ne subiront de coupures de gaz que sur décisions spécifiques en fonction de la situation globale.

3.  Clients « non protégés »

Le plan d'urgence comprend un ensemble d'accords visant à réduire temporairement leur consommation à une quantité minimale afin d’éviter des dégâts irréversibles sur leurs infrastructures. Il s’agit de gros consommateurs de gaz reliés aux réseaux de transport (Fluxys) et de distribution (Sibelga).